Frédéric Bézian

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Sombre et élégant...Frédéric Bézian

Sombre et élégant… Voilà comment on pourrait qualifier le trait exceptionnel de Bézian.

Voilà une petite dizaine d’années, il publiait Ne touchez à rien, le premier album du Monsieur, réalisé en collaboration avec Noël Simsolo. Une découverte époustouflante !

Un équilibre parfait entre une narration classique impeccable et un dessin expressionniste et dynamique.

Une aisance dans la restitution du mouvement et une maîtrise du noir et blanc impressionnante. Ce fût une claque, mais ceux qui le découvraient sur cet ouvrage s’aperçurent rapidement qu’il y avait déjà presque 15 ans que l’auteur avait jeté les bases de son univers fantastique dans le monde de la BD.

Depuis ses premières participations à divers fanzines dont Djin jusqu’en 1977, en passant par la trilogie Adam Sarlech (Humanoïdes associés), Les Garde-fous (Delcourt) ou encore Bourdelle, le visiteur du soir (Paris Musées) et jusqu’à Docteur Radar (Glénat) en 2014 – le petit dernier du duo Simsolo/Bézian -, il n’a eu de cesse de façonner, affiner, ajuster son trait que l’on peut voir mûrir au fil de ses parutions, chaque fois meilleur, plus abouti, tout en finesse.

Ce dernier opus, pour lequel le scénariste adapte son feuilleton radiophonique, nous plonge dans un univers qui rend hommage aux récits à suspense du début du XIXème siècle, entre Fantômas et Arsène Lupin. On y découvre un Bézian au trait d’un dynamisme inédit !

Seule petite parenthèse à cet univers fantastique, la réalisation d’un album de la série Donjon (Delcourt) qu’il a été invité à dessiner et dont on ne peut que louer les qualités graphiques ! Un des plus beaux albums de la série !

Bézian est un dessinateur libre, qui mélange à sa guise encrage traditionnel, crayonnés et outil informatique (qui prend de plus en plus d’importance dans son travail) avec une virtuosité déconcertante.

C’est donc une chance de pouvoir entrer, le temps de cette exposition, dans son univers et d’apercevoir la « cuisine » du chef, le processus de création parfois long et nécessitant de nombreuses esquisses sur papier machine, avant de trouver la pose juste, le cadrage parfait ou l’expression adéquate…

Les planches originales sont belles mais accompagnées de recherches ou de croquis préparatoires, on les appréhende sous un autre angle et on est plus à même d’apprécier le travail de Bézian. On reviendra ainsi sur le parcours de cet auteur discret, pour voir au fil des albums la complexité qui se cache derrière l’apparente spontanéité des cases de ses albums.

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Dates Du 10 au 12 octobre

Lieu Palais du Grand Large, Salle Vauban I et II

Public Tous publics

Thématique Grand public

Scénographie NICOBY, Fred SALSEDO