Grande Guerre 14-18La vie à l'arrière
En cette année de commémoration du centenaire de la Grande Guerre, il était tout naturel d’aborder pour cette édition de Quai des Bulles ce que fut le premier grand conflit moderne, impliquant non seulement des millions de soldats mais aussi des sociétés entières à l’échelle mondiale.
Au travers des œuvres de Maël et Kris, Jean-Claude Servais, Delphine Priet-Mahéo et Aurélien Ducoudray, Porcel et Zidrou, Stéphane Duval, Pascal Bresson, Lionel Chouin et Jean-Luc Simon, présentées en regard de documents originaux conservés aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, l’objectif est de donner à comprendre et à ressentir comment on a vécu le conflit à l’arrière, bien loin du front.
Car à l’arrière aussi on a participé activement à l’effort de guerre : aux champs ou à l’usine, les femmes se sont retroussées les manches plus encore qu’à l’ordinaire et ont pris la place des hommes. Il a fallu modérer sa consommation et accepter de voir ses récoltes en partie réquisitionnées pour assurer l’ordinaire des soldats et de leurs chevaux. Verser son or pour financer le conflit ; soigner les blessés et accueillir les réfugiés belges ou originaires des départements envahis… L’économie toute entière et l’ensemble de la société sont mis au service de la guerre.
Et cependant, à mesure que le conflit s’enlise, le fossé d’incompréhension se creuse entre cet arrière où la vie continue malgré tout et le front où les poilus vivent quotidiennement l’indicible. Au front comme à l’arrière, on accepte de plus en plus difficilement les sacrifices immenses imposés par une guerre qui apparait de plus en plus absurde.
C’est donc la Grande Guerre vue de l’arrière que nous vous invitons à redécouvrir au travers d’une exposition qui mêle la vision artistique des auteurs de bande dessinée aux documents d’archives qui ont pu nourrir leur vision singulière de cette cicatrice majeure de notre histoire.
Cette exposition résulte du partenariat pluriannuel noué entre l’association Quai des Bulles et les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine qui l’ont conjointement réalisée, en collaboration avec quatre étudiantes de l’Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, qui en ont construit la scénographie.